Au 1er janvier 2023, les élus de la Communauté de Communes ont fait le choix d’arrêter un contrat de délégation de service public qui liait l’intercommunalité à un prestataire unique pour la gestion des déchets. Ce contrat déléguait pour 10 ans l’ensemble de la collecte et du traitement des déchets, la gestion des déchetteries intercommunales et l’ensemble de la gestion et du recouvrement de la facturation.
Pourquoi ce choix ?
Ce contrat, tel qu’initié par l’ancien exécutif de la Communauté de Communes, comportait des clauses de révisions annuelles des tarifs telles que, par exemple, les sommes à recouvrer en 2023 auprès des usagers du service auraient bondies de plus de 40% en 2023 !
Hausse vertigineuse des tarifs et qualité de service jugée par beaucoup de nos concitoyens loin d’être à la hauteur des exigences, j’ai donc entamé dès le lendemain de mon élection à la présidence de la CCTLB, un vaste cycle de travail, de rencontres et d’échanges avec comme consignes que nos services publics puissent reprendre les rênes d’une compétence majeure du territoire.
Rapidement, et compte tenu de la nature même du contrat qui liait l’intercommunalité au prestataire, l’option la plus sage était d’envisager la rupture du contrat et la remise à plat de notre politique de la propreté.
Aussi, plutôt que tout déléguer à un prestataire unique, nous avons opté pour ouvrir à la concurrence chaque secteur et cherché, par tous les moyens, à contenir la hausse des coûts annoncée par l’inflation généralisée des prix : la collecte des déchets ménagers d’un côté, le traitement de l’autre, le verre, etc. Nous avons également fait le choix de reprendre nos déchetteries en régie (gestion directe par l’intercommunalité).
Qu’est-ce que cela change ?
Nous retrouvons des marges de manœuvre, notamment sur la qualité du service rendu par nos prestataires. Avec des durées d’engagement plus courtes, nous serons libres de changer de prestataire de service plus rapidement, si le service ne correspond pas à nos attentes.
Financièrement, malgré la hausse du volume des déchets à traiter (+ 5% depuis 2019) et celle, importante, du volume des déchets ménagers (+13% depuis 2019), nous contenons autant que faire se peut l’envolée des tarifs.
Les chiffres sont têtus
Pourtant, dans un contexte d’inflation et de flambée généralisée des coûts, les tarifs pour 2023 évoluent à la hausse. De l’ordre de 2,80€ par mois pour une famille de 4 personnes et 12 levées annuelles alors que, sans action de la part de vos élus, les tarifs auraient mécaniquement augmenté d’environ 7€ par mois pour la même famille et le même nombre de levées.
Nous ne pouvons bien évidemment pas nous satisfaire de ce constat. Mais les chiffres sont têtus : seule la baisse franche des volumes de nos déchets peut avoir une action directe sur les tarifs. Partout où c’est possible, il nous faudra impérativement réduire le poids de ce que nous jetons à la poubelle ou déposons en déchetterie.
Le dossier de nos déchets est loin d’être clos. Et s’il n’y a que peu d’alternatives, nous allons malgré tout continuer à travailler pour trouver et adopter toutes les solutions qui nous permettront de contenir la hausse des coûts, déjà annoncée pour les années à venir.
Bruno Minutiello
Président de la CC du territoire de Lunéville à Baccarat